La Corée du Nord a procédé aujourd'hui mercredi au tir d'essai de sept missiles, dont un engin susceptible de frapper les côtes américaines mettant donc à exécution leur menace et suscitant une vague de condamnations internationales. Aussitôt l'information connue à travers la planète, le Conseil de sécurité des Nations unies s'apprêtait à se réunir.
Selon le ministère japonais de la Défense, Pyongyang a tiré mercredi après-midi un septième missile, après en avoir testé six autres en début de journée.
Le dernier tir a eu lieu à 17H22 locales (08H22 GMT), a précisé l'agence de presse Kyodo, en citant des sources gouvernementales.
Il s'agit d'un missile à courte portée, de type Scud, selon la chaîne de télévision privée NTV.
Or si six missiles étaient à courte portée, en revanche, le septième, un Taepodong-2, d'une portée allant jusqu'à 6.700 kilomètres, pouvait facilement toucher l'Alaska, voire Hawaï mais heureusement il s'est perdu en mer, 40 secondes après son lancement.
Le chef de la diplomatie australienne, Alexander Downer, a estimé "probables" de nouveaux lancements dans les prochains jours.
Le Japon, très inquiet bien que ces tirs aient suscité une levée de boucliers à travers le monde, ont déclenché, à l'initiative de l'Empire du Soleil Levant une réunion du Conseil de sécurité de l'Onu, ce jour mercredi à 14H00 GMT.
De son coté, la secrétaire d'Etat américaine, Condoleezza Rice, s'entretenait au téléphone avec ses homologues concernés ainsi qu'avec le secrétaire d'Etat adjoint aux Affaires asiatiques, Christopher Hill.
Il ne fait nul doute que l'Alliance des Six ne restera pas immobile, à commencer par les Etats-Unis, la Russie, la Chine et le Japon.
Le régime nord-coréen refuse, depuis novembre dernier, de revenir à la table de ces négociations multilatérales, des négociations qui tentent, depuis près de trois ans, d'obtenir l'abandon des programmes nucléaires.
Chacun sait que le Japon, déjà vivement secoué par un tir de missile nord-coréen au-dessus de l'Archipel en 1998, a promis des "mesures vigoureuses", soit par l'intermédiaire des Nations unies, soit unilatéralement.
Parmi les premières rétorsions concrètes, les autorités nippones ont déclaré persona non grata les diplomates nord-coréens et banni les vols charters de Pyongyang.
Quant à Séoul, le voisin du sud, il a averti que la Corée du Nord "devrait être tenue responsable de toutes les conséquences" des tirs …
La Chine, autre fervente alliée du rapprochement des deux Corée, s'est sans surprise abstenue de tout commentaire. En effet, Pékin est l'hôte des négociations à six nations sur le nucléaire nord-coréen ; or il lui est souvent demandé d'en faire plus pour faire plier Pyongyang.
Bien évidemment, la Corée du Nord est, elle aussi, restée muette à l'exception de Ri Pyong-dok, un responsable du ministère nord-coréen des Affaires étrangères, qui s'est attaché avec un humour noir à commenter les tirs devant des journalistes japonais dépêchés à Pyongyang.
"La décision de lancer des missiles concerne notre souveraineté et personne n'a le droit de nous dire si cela est bien ou pas", a en outre expliqué l'officiel, sans vraiment confirmer les lancements.