e sommeil est un partenaire de notre santé", souligne Joël Paquereau, président de l'Institut du sommeil et de la vigilance (ISV), à l'occasion de la Journée nationale qui lui est dédiée ce mercredi.
Détresse, diabète, obésité
Il rappelle aussi que le temps moyen passé à dormir a diminué d'une heure depuis les années 60 (autour de 7h30). Deux études scientifiques publiées ces derniers jours viennent corroborer cette affirmation.
Mal dormir provoque une détresse psychologique qui augmente le risque de problèmes cardiaques et de diabète, particulièrement chez les femmes, selon une étude publiée dans la revue officielle de la société américaine de psycho-neuro-immunologie. Selon des travaux japonais, les hommes dormant moins de cinq heures par jour ont plus de chances de devenir obèses et d'avoir un taux de sucre dans le sang pouvant conduire au diabète.
Sans oublier que le manque de sommeil provoque une baisse de la vigilance qui augmente le risque d'accidents (de la route, du travail, domestiques).
Selon une enquête de l'Institut national de prévention et d'éducation pour la santé (Inpes), 12% des jeunes actifs français seraient insomniaques et 17% accumuleraient chaque nuit une dette importante de sommeil.
45% des Français insatisfaits de leur sommeil
Plus surprenant, même parmi les personnes qui auraient un sommeil suffisant, certaines se plaignent de ne pas dormir assez. Au total, près de la moitié des Français (45%) sont insatisfaits de leur sommeil.
Pourtant, des conseils simples peuvent contribuer à améliorer les choses, soulignent les spécialistes, étonnés devant certaines "mauvaises habitudes". 14% des 25-45 ans interrogés par l'Inpes avouent ainsi s'endormir devant la télévision allumée! Et plus de 2 Français sur 3 consomment des excitants après 17h00 (tabac, café, alcool, soda contenant de la caféine, thé).
Quelques conseils
Les spécialistes recommandent de créer un environnement calme et apaisant, protégé autant que faire se peut de la lumière et du bruit, d'adopter des horaires réguliers de coucher et de lever et des rituels favorisant l'endormissement, et d'éviter les activités trop stimulantes avant le coucher (internet, jeux vidéo...).
"Le sommeil arrive trop souvent après les distractions" au rang des préoccupations, déplore Damien Léger, président du conseil scientifique de l'ISV. Il met en garde contre des activités sportives "dynamiques" en fin de journée qui, parce qu'elles augmentent la température du corps, peuvent retarder l'endormissement.
Face à un problème de sommeil, les spécialistes recommandent de consulter d'abord son médecin traitant, spécifiquement pour cette question et non simplement au détour d'une consultation pour un autre souci de santé.
Si nécessaire, des investigations plus poussées pourront être menées dans un Centre du sommeil, mais le délai pour un rendez-vous peut être de plusieurs mois et certaines régions en sont dépourvues.
45 d'entre eux seront mobilisés à l'occasion de la Journée du sommeil, avec des conférences, expositions et débats (programme des actions sur le site de l'Institut national du sommeil et de la vigilance.